Si chez ton marchand de fruits bio trônent encore quelques oranges amères, ne crains rien, approche-les.
Pèses-en un kilo tout rond. Glisse-les dans ton panier, on va en faire une marmelade qui t'emmènera en voyage.
La préparation nécessite un peu de temps, alors installe une jolie musique dans tes oreilles et on s'y met.
Oups, j'allais oublier: si tes ongles sont rongés ou tes bouts de doigts écorchés, embauche d'autres mains pour la première étape.
Après avoir oté la fleur, bien lavé et brossé les oranges, tu les épluches au couteau et réserve les belles guirlandes. Dans ta bassine à confiture tu défais l'un après l'autre les quartiers (c'est à ce moment-là que tu te souviens de ta petite coupure de rien du tout au bout de l'index) afin d'en extraire les pépins que tu déposes sur une compresse. Cette opération-là est relativement longue, il y a beaucoup de pépins, heureusement tu dois changer de CD, l'occasion d'une petite pause.
Tu passes les peaux dans ton robot aussi finement que si tu voulais en faire des carottes râpées. Tu déposes les copeaux dans la bassine ainsi que la compresse que tu attaches en un joli sachet renfermant les pépins. Tu recouvres le tout de deux litres d'eau et tu laisses reposer 24 heures.
Après une bonne nuit, tu approches ta bassine du feu et laisses mijoter pendant deux bonnes heures.
Oui je sais que je n'ai pas parlé de sucre, il n'est pas encore temps.
Le sucre. Maintenant. Deux kilos de canne et blond. Je te rappelle que dans "oranges amères", il y a "amères" alors non, deux kilos ne sont pas de trop.
Tu mélanges et tu amènes à un bouillon frétillant, tu laisses faire de belles bulles pendant un quart d'heure, tu retires le sachet de pépins ( en croisant les doigts pour qu'il ne se soit pas ouvert) ainsi que les quelques grosses membranes qui remontent à la surface, et tu mets en pot.
Ensuite, castagnettes.